27.3.05

Genève, janvier 1946

Nous avons reçu la permission à partir de 6 octobre 1945, notre libération, pour le moment pour un mois, due à l’invitation et les frais payés par Laci. Nous avons dit adieu à Engelberg à tous avec qui nous sommes devenus amis, chaleureux, espérant qu’entre temps nous recevons notre transfert définitif ici.

À Genf nous avons habité une pension - home Beau Séjour pendant quelques semaines, où arrivent en permission ceux non libérés pour passer un certain temps, et où vivent les libérés ayant peu d’argent. C’est une pension aidée par la Croix-Rouge, coûte 5 francs par jour, mais l’alimentation est très mauvaise, il a besoin d’être supplémenté. Sinon c’était agréable, nous avions une chambre de sud grand et beau, un beau panorama, un bon lit, on nettoyait notre chambre, le petit-déjeuner été servi au lit. On pouvait faire du bain n’importe quand.

Après quelques semaines, nous sommes déjà venus ici, Val Fleuri, une villa de deux étages très belle, presque comme un château, qu’on prépare déjà depuis des mois pour les réfugiés à ’Revivre’, pour les invalides et les suisses retournés pour leur apprendre à retravailler : la directrice et son petit garçon, le directeur, un jardinier diplômé. En arrivant, nous attendait un jeune courrier français qui portait des lettres, un engineur mécanique qui revient après avoir vécu 25 ans en Grèce.

Et nous : une goûte dans l’océan Suisse. Nous avons reçu ici une chambre sud, ayant coin lavabo séparé et une très grande terrasse. Tant le grenier que le cellier de la maison est rempli des dons de Suisse, des portraits, des meubles, de vaisselle, de tapis, bric en brac. Le directeur et président de Revivre, nous a permis, nous a demandé même, d’en choisir pour rendre notre chambre agréable. Lentement, nous l’avons fait, nous avons transformés ainsi le lit d’hôpital à un sofa de coin et dorénavant, en ayant séparé avec un rideau fleuri, de meubles de raphia, des coussins, des couverture sur le table, de tapis.

Notre chambre est comme s’il serait notre maison, nous étions heureux. Nous sommes très redevable à notre cher Laci, qu’il a arrangé et qu’on puisse être ici. Tamàska est souvent chez nous, il a même habité ici pendant dix jours pendant que Boris et Laci ont été à Davos, où dans le cadre d’un « Chaletfabrik » (fabrique des chalets) d’un côté, le Revivre de l’autre, il conduit de construction de maisons de bois Laci et il a reçu pour cela le droit de travail, ce qui est un grand fait en Suisse! Ils apprécient beaucoup ce qu’il fait. Pourvue qu’il réussisse de trouver assez des clients et ordres et matériels, et de permis de transport. Il a énormément des soucis et à faire.
À côté de cela, il s’occupe aussi de nous et d’Anna, de la famille de Boriska, sa femme. Nous attendons que Ella puisse venir; Meta et Margitchen sont à Paris, ils ont invité aussi Heta pour quelques semaines et elle a habité ici avec nous surtout. Entre temps, grande inquiétude, Pali, qui est allé à la maison à Budapest, qui doit revenir et n’arrive pas. Enfin, il est arrivé en novembre, il peut rester ici deux semaines et il retourne pour représenter Laci.

Bebi, (la sœur de Boriska) est resté, comme Boriska vient de me raconter, puisque Laci l’a convaincu. Qu’ils soient tous là enfin. Je me suis mal senti, puisque Boriska m’a dit, c’est à cause de Laci que sa sœur Bébi n’est pas ensemble avec son mari depuis six mois.

Quand Méta était ici, nous avons essayé de l’amuser autant que nous avons pu, faire avec elle de visites chez les deux familles amies, lui faire voir la ville, nous l’avons emmené aux cinéma et des pâtisseries, chaque jour nous sommes allés avec elle quelque part.

Le soir, elle racontait.

C’est incroyablement horrible, tout ce qu’il ont survécu, après que nous nous sommes échappés de Bergen-Belsen et eux, on les a retenus là-bas!

Ils ont été placés dans le camp hollandais. Ils habitaient, à la place de 100 dans une baraque comme nous, 250 l’un sur l’autre. Lentement, il y a eu de moins et moins à manger. Il ne recevaient plus qu’une ou deux fois de pain, les 25 ou 30 un. Ils ont eu incroyablement faim. Ils n’ont pas eu froid, parce qu’ils habitaient tellement les uns sur les autres, mais le gaz et le puanteur étaient insupportables. Un très grand pourcentage entre eux a commencé à se détruire, mourir ; d’abord en ayant une horrible diarrhée, puis c’est le typhose qui faisait succomber des familles entières périssant les uns après l’autres. Ceux restant en vie encore attendaient avec apathie leur sort.

Meta avait demandé une fois d’un femme qu’elle avait connu, « de quoi a-t-elle mort? »

On a hurlé furieusement : « que crois-tu, pourquoi demandes-tu des choses comme cela, en quoi meurent les gens ici : de la faim… »

Ils prenaient déjà pour normal et chose journalier que celui qui était à côté d’eux, au dessus, ou au dessous, qu’on le trouve morte le matin. On les mettait dehors, sur un tas.

Pendant les paques, quelque familles très religieux voulaient prier. A côté de la table un mort était étendu, ils l’ont tiré sous la table et… ils ont prié !

Déjà rien n’intéressait personne, seulement la faim, 1-1 morceau, 1-1 betterave rave, auxquelles ils ont réussi d'accéder d’une certain façon.

En avril, quand les anglais se sont approchés, les allemands ont voulu vider le camp de concentration et envoyer ceux qui vivaient encore à Terensienstadt. Ils ont mis dehors tous de la baraque, selon l’ordre ils devaient partir dans un heure. Mais le départ n’arriva que le lendemain. A cause de la nuit humide et du froid, la plupart des malades étaient morts jusqu’à lendemain.

Chaque jour on les battait, une fois Méta a reçu elle aussi un coup avec un barre de fer, encore aujourd’hui, elle ne sait pas pourquoi. Comme ils étaient tellement affaiblies, ils ne réussissaient plus à marcher (la plupart de 35 à 40, garçons de 18 ou 22 ans, sont ’tombés en sommeil’, tous mort d’épuisement, on a entassé les cadavres sur des camions.

Ensuite ils ont été transporté pendant dix jours dans les wagons, sans manger ni boire, dans un saleté incroyable. De temps en temps, le train s’arrêtait à trouver quelque chose à avaler et en même temps on mettait dehors et on brûlait l’énorme quantité de morts. Le pauvre Jenö Kertész est mort déjà sur la route, il s’est endormi en épuisement pendant la marche. Mulli est Hanna ont eu de typhus. Méta avait ses jambes gonflés. Ils ont reçu quelque part de betterave, Les surveillants partaient les uns après les autres, certains revenaient, sans savoir que faire d’eux. Il n’y restait déjà en vie plus que une dixième de ceux qui ont été mis sur le train.
D’un coup, des soldats russes sur cheval était autour.

Méta raconte: « les derniers temps, nous n’étions plus normaux. De n’importe quoi une énorme querelle éclatait. La mère regardait avec apathie le mort de son enfant et les autres membres de famille aussi. Si à l’hôpital, un petit mourait, la mère demandait à soignant : mais je recevrais la portion de ce jour de pain de mon enfant ? »

Quand les russes les ont libérés, Méta, pour qui l’important n’était rien d’autre que cuire de betterave rave, regardait en haut et voyant les russes : a mis ses mains en haut et s’est rendue.
Les russes leurs ont donné aussitôt à manger, n’importe quoi à tort et à travers et ils leur ont conseillé d’aller dans le village, trouver de logement et d’aliments. Ellaine était malade à mourir et Mamy aussi. Le très malade Hanna est allé les soigner à l’hôpital. Méta, avec son pieds gonflés et avec l’aide de sa fille déjà enfiévrée elle aussi, est allé dans le village, trouver de logement et de quoi manger. Elles n’étaient pas trop débrouillards et la paysanne ne leur a donné pendant des jours que de soupe de farine. C’était leur chance : beaucoup d’autres, affamés, mangeant voracement, trop gras, sont morts en quelques jours seulement.

Pour défendre des soldats russes affamés de femmes, Margithen, sa jeune fille, Méta disait à ceux venant là le nuit qu’elle a grand fièvre et gît en typhus, qu’elle est américaine mais malade contagieuse, ils sont partis. Pendant la journée, elle portait à manger à l’hôpital, et après quelques jours elles ont enterré la pauvre Mamy, elles ont essayé d’entrer dans un meilleur hôpital. Finalement, les américains les ont transférés dans un merveilleux hôpital américain, où on les a très bien soigné et nourri, ils faisaient la fête à Margithen, la seule femme civile jeune. Elles ont commencé à grossir rapidement mais entre temps Margitchen a eu de typhus. Heureusement, ils croyaient que c’était de grippe et ils ne l’ont pas ainsi isolé, enfermé.

Quand elle était guérie, elles ont avoués aux rabbin du camp, qu’elles ne sont pas américains, comme elles l’avaient prétendu auparavant, mais hongrois, et le rabbin a réussi les transférer à Paris.

Margitchen a trouvé de travail au central téléphonique américain de Paris et maintenant attend d’aller le plus rapidement possible en Palestine ou en Amérique. La pauvre Mamy a vécu jusqu’à ce que ses enfants ont été libérés; dans le camp elle a avait toujours de la patience, bonneté, donnait de ce qu’elle avait à tous qu’elle pouvait. Elle attendait toujours avec beaucoup de joie Emil qui la visitait souvent et lui racontait des choses intéressants sur son fils qu’elle ne pouvait pas revoir…

C’est un grand miracle que ses enfants et ses petits enfants ont échappés. On a laissé énormément de tablettes de vitamines chez eux avant partir, c’est cela qu’ils prenaient tout le temps. Est-ce à cause de cela qu’ils ont réussi à résister et rester aussi longtemps en vie ?!

1 commentaire:

Anonyme a dit…

On se demande ou l'être humain tire de telles ressources pour survivre ....

Sophos